CLIMIBIO, un projet environnemental pluridisciplinaire des Hauts-de-France

Le projet du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) CLIMIBIO (2015 -2020) est un projet environnemental pluridisciplinaire regroupant 16 laboratoires de la région Hauts-de-France. Il est soutenu financièrement par des fonds de la Région Hauts-de-France, du FEDER de l'Union Européenne, du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et des établissements tutelles des laboratoires.

Ce projet a pour but d’étudier l’évolution des milieux et du climat, d’analyser les impacts de ces évolutions sur la biodiversité, la qualité de l’air, la santé, la société et d'envisager les perspectives et stratégies d'adaptation à ces changements. A ce titre, le projet proposera des pistes d’atténuation de ces effets en agissant à la source et en s’appuyant sur des outils prédictifs d’aide à la décision. Un volet important du projet concerne plus particulièrement la région Hauts-de-France, zone potentiellement fragile à certains effets du changement climatique. La région est en effet un territoire au relief peu prononcé, en permanence balayé par des masses d’air provenant des grandes zones-sources de pollution qui le borde. Dans ce projet, nous mettons en place des observations ciblées, concertées et multidisciplinaires des impacts, en région Hauts-de-France et dans les zones limitrophes, du changement climatique sur la dynamique des milieux, et en particulier de l'atmosphère, sur la biodiversité, la santé humaine et la société. Ces observations doivent permettre de prévoir les impacts futurs, d’orienter les actions à mener et de prédire leur efficacité à partir de modèles déterministes validés par les observations.

Compte rendu : 14ème Forum International de la Météo et du Climat

Compte rendu du colloque « Adaptation des infrastructures et des réseaux au changement climatique », le 24/03/2017 à Paris Jussieu.

Compte rendu du colloque « Adaptation des infrastructures et des réseaux au changement climatique », le 24/03/2017 à Paris Jussieu.

Le 14ème forum international de la Météo et du Climat s’est tenu le 24 mars 2017 à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris). Le thème du colloque était l’adaptation des infrastructures et des réseaux au changement climatique. Après un exposé sur l’état des connaissances scientifiques autour des sciences du climat présenté par Mme Pascale Braconnot (IPSL/LSCE), des tables rondes ont eu lieu autour de la vulnérabilité des infrastructures et des réseaux, ainsi qu’autour des nouvelles orientations stratégiques, de l’adaptation à la résilience et aux services d’adaptation.

Au niveau des infrastructures, il apparaît que certains grands groupes prennent en compte les effets du changement climatique (EDF, SNCF, EIFFAGE…) à des niveaux plus ou moins avancés selon le secteur d’activité, l’incertitude des prévisions et les pays dans lesquels ils travaillent. Cette adaptation prend du temps mais les entreprises doivent anticiper sur les politiques à venir concernant les lois qui seront de plus en plus contraignantes. Les mentalités sociétales doivent aussi rapidement évoluées car dans certains pays, l’aspect changement climatique n’est absolument pas une priorité.

Concernant plus particulièrement l’eau (souvent évoquée lors de ce forum), 40% de la population mondiale sera en stress hydrique (lorsque la demande en eau dépasse les ressources disponibles ; elle est estimée à 1700m3/hab/an) à l’horizon 2035. L’économie de l’eau est un enjeu vital et de nombreuses pistes ont été abordées : réseaux intelligents, abandon du tout « eau potable » en France, utilisation généralisée de l’énergie thermique des effluents urbains, optimisation des procédés énergétiques des stations d’eau potable et usées, réutilisation des eaux usées, création de petites (plutôt que de grosses) unités de traitement, dessalement d’eau de mer en France… Il existe également des conflits d’usage qui doivent être discutés au cas par cas. Un exemple a d’ailleurs été présenté sur la régulation du débit de la Seine par M. Frédéric Gache (Chef de service « Directive Inondations » à l’EPTB Seine Grands Lacs).

Pour aider l’ensemble des industrielles et collectivités, il est également nécessaire de pouvoir disposer de données et de prévisions météorologiques les plus fiables possibles. Le projet Copernicus de l’Union Européenne y travaille. Il proposera des services climatiques qui pourront être de la donnée « brute » (préalablement validée et calibrées) traitée par l’utilisateur et des « produits finis » avec des conclusions immédiatement exploitables.

Deux exemples de défis ont également retenus mon attention : le premier concerne la candidature de Paris aux JO & JP en 2024 où l’aspect du changement climatique et du développement durable ont été pris en compte et devraient instaurer une dynamique pour poursuivre sur cette voie. Le second a trait à la multiplicité des sources d’énergie qui seront variables dans l’espace et dans le temps et qui devront à l’avenir pouvoir dialoguer avec les quelques dizaines de milliards de machines qui seront connectées dans les futures décennies.

Enfin, s’est posée la question des formations académiques pour pouvoir répondre à cette multiplicité et à cette complexité de compétences requises. M. Emeric Fortin (Ecole des Ponts Paris Tech) a proposé 5 compétences importantes que les étudiants devraient acquérir pour intégrer dans leurs missions les aspects du changement climatique :

  • (i) la capacité à réfléchir en systémique ;
  • (ii) la capacité à sortir des méthodes prévisionnelles pour aller vers des méthodes adaptatives ;
  • (iii) la capacité à accompagner les changements de plus en plus rapides ;
  • (iv) l’intégration qu’il n’y a pas de problème simple dans un monde complexe ;
  • (v) savoir définir et assumer sa sphère de responsabilité.

Cependant, il apparaît aussi que ces compétences ne sont souvent pas demandées en priorité dans le cadre du premier emploi et on peut alors se demander si elles ne seraient pas plutôt à acquérir lors de formations continues.

Documents consultables en format papier au C8 Bureau 211 :

  • Actions d’adaptation au changement climatique (ADEME).
  • Le changement climatique à Paris (Agence Parisienne du Climat).
  • Objectif Climat : méthode de suivi-évaluation des politiques d’adaptation au changement climatique (ADEME).

Auteur :  Gabriel Billon (LASIR / Université de Lille)