CLIMIBIO, un projet environnemental pluridisciplinaire des Hauts-de-France

Le projet du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) CLIMIBIO (2015 -2020) est un projet environnemental pluridisciplinaire regroupant 16 laboratoires de la région Hauts-de-France. Il est soutenu financièrement par des fonds de la Région Hauts-de-France, du FEDER de l'Union Européenne, du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et des établissements tutelles des laboratoires.

Ce projet a pour but d’étudier l’évolution des milieux et du climat, d’analyser les impacts de ces évolutions sur la biodiversité, la qualité de l’air, la santé, la société et d'envisager les perspectives et stratégies d'adaptation à ces changements. A ce titre, le projet proposera des pistes d’atténuation de ces effets en agissant à la source et en s’appuyant sur des outils prédictifs d’aide à la décision. Un volet important du projet concerne plus particulièrement la région Hauts-de-France, zone potentiellement fragile à certains effets du changement climatique. La région est en effet un territoire au relief peu prononcé, en permanence balayé par des masses d’air provenant des grandes zones-sources de pollution qui le borde. Dans ce projet, nous mettons en place des observations ciblées, concertées et multidisciplinaires des impacts, en région Hauts-de-France et dans les zones limitrophes, du changement climatique sur la dynamique des milieux, et en particulier de l'atmosphère, sur la biodiversité, la santé humaine et la société. Ces observations doivent permettre de prévoir les impacts futurs, d’orienter les actions à mener et de prédire leur efficacité à partir de modèles déterministes validés par les observations.

Le journal de bord de l'ethnologue : un outil de médiation scientifique pas comme les autres

Dans le cadre des activités de médiation scientifique du projet Climibio, des actions visant à la diffusion et l'ouverture de la culture scientifique aux publics sont menées. En décembre dernier nous avons accueilli 11 stagiaires de troisième dans le cadre de leur stage d'observation.

A cette occasion, une programmation d'ateliers scientifiques a vu le jour. Pour ajouter une dimension immersive à cette expérience, nous avons réfléchi à la manière dont nous pourrions aider les jeunes collégiens à observer et prendre des notes tout au long de leur stage. L'idée était que cela soit ludique mais également exploitable dans le cadre de leur oral de stage. Ainsi en concertation avec Mounia Ech-Chite, ingérieure d'études au laboratoire Clersé, nous avons mis au point un journal de bord de l'ethnologue. Une façon originale de se servir des sciences humaines et sociales dans la création d'un support de médiation scientifique.

Ce dernier sert ainsi de trame. Il reprend les principes d'observations menés par les ethnologues mais de façon guidée. En effet, les élèves étant confrontés pour la première fois au milieu professionnel, ils doivent pouvoir bénéficier d'un outil qui les guide. Dès lors nous avons choisi de procéder via des doubles pages. Nous reprenons les éléments observés par les ethnologues pour les formaliser de façon simplifier.

 

Les doubles pages sont construites avec 4 colonnes :

  • Une première qui comprend la description objective de l'atelier auquel ils participent. Elle permet de prendre des notes sur la personne qui anime, d'en apprendre plus sur son parcours, son champ d'expertise. Ils peuvent ainsi connaître leur interlocuteur et savoir d'où vient son propos.
  • Une seconde qui s'intéresse à l'ambiance. En effet, un ethnologue ne fait jamais l'impasse sur ses sensations. Elles font parties intégrantes de ses observations. Il peut être amené à noter s'il fait froid, si le lieu est bruyant,... Nous proposons aux élèves de se centrer sur leurs émotions.
  • Une troisième qui laisse la place aux croquis. C'est un espace qui leur permet de reproduire des objets, des observations au microscope,... Une façon différente de prendre des notes sur leur stage.
  • Une quatrième intitulé description libre. Celle-ci leur permet d'ajouter tout ce qui leur semble important et qui ne pouvait pas être noté auparavent.Cela comporte par exemple les équipements ou les protocoles mis en place.

Cet outil ludique leur permet de se mettre dans la peau d'un ethnologue durant une semaine. La prise en main fut accompagnée les premiers temps pour arriver à une autonomie de plus en plus grande au fil des jours de stage avec de très bons retours des élèves qui ont apprécié travailler avec. Grâce au carnet de bord, ils ont pu comparer plus facilement les ateliers et se poser une question avec une dimension sociologique : "comment se fait la recherche sur le changement climatique ?". En effet, au fil des ateliers ils ont découvert diverses thématiques. Ils ont aussi vu qu'en fonction des thématiques les procédures, les outils et les méthodes de travail étaient différentes. Une façon pour eux de prendre conscience de la richesse de la recherche scientifique mais également de se rendre compte des divers corps de metier qui interviennent (technicien de laboratoire, ingénieur d'étude, ingénieur de recherche et chercheur).