CLIMIBIO, un projet environnemental pluridisciplinaire des Hauts-de-France

Le projet du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) CLIMIBIO (2015 -2020) est un projet environnemental pluridisciplinaire regroupant 16 laboratoires de la région Hauts-de-France. Il est soutenu financièrement par des fonds de la Région Hauts-de-France, du FEDER de l'Union Européenne, du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et des établissements tutelles des laboratoires.

Ce projet a pour but d’étudier l’évolution des milieux et du climat, d’analyser les impacts de ces évolutions sur la biodiversité, la qualité de l’air, la santé, la société et d'envisager les perspectives et stratégies d'adaptation à ces changements. A ce titre, le projet proposera des pistes d’atténuation de ces effets en agissant à la source et en s’appuyant sur des outils prédictifs d’aide à la décision. Un volet important du projet concerne plus particulièrement la région Hauts-de-France, zone potentiellement fragile à certains effets du changement climatique. La région est en effet un territoire au relief peu prononcé, en permanence balayé par des masses d’air provenant des grandes zones-sources de pollution qui le borde. Dans ce projet, nous mettons en place des observations ciblées, concertées et multidisciplinaires des impacts, en région Hauts-de-France et dans les zones limitrophes, du changement climatique sur la dynamique des milieux, et en particulier de l'atmosphère, sur la biodiversité, la santé humaine et la société. Ces observations doivent permettre de prévoir les impacts futurs, d’orienter les actions à mener et de prédire leur efficacité à partir de modèles déterministes validés par les observations.

Retour sur la rencontre-débat "La nature en ville, solution au changement climatique ?"

Dérivé d'une expérience originale menée à l'occasion de la COP21, l’exposition Pour une poignée de degrés aborde le changement climatique à travers la photographie, envisagée comme langage universel et partagé. L’exposition est participative, les citoyens sont invités à répondre à des photographies évoquant le changement climatique par des photographies personnelles : une conversation visuelle et poétique entre artistes et citoyens de la prise de vues à la prise de conscience.

A l’occasion de la clôture de cette exposition à l’espace culture, Marion Brun a été invitée par la MRES, par le biais du cycle « regards d’experts », à participer à une rencontre-débat explorant la question de la nature en ville comme solution au changement climatique aux côtés de Cyrus Cornut, l’un des auteurs de l’exposition.

Marion Brun a dans un premier temps présenté le lien fort entre changement climatique et biodiversité urbaine. La biodiversité est en effet impactée par les modifications des dynamiques du climat et elle s’adapte en réponse à ces changements. Mais elle peut également modifier, en retour, les conditions du climat et contribuer à l’adaptation et à l’atténuation des effets du changement climatique. Les espaces de nature urbains, au-delà de leur rôle de refuge pour la biodiversité, peuvent être source de solutions face au changement climatique, au même titre qu’ils sont source de bien-être pour les citadins dans un contexte d’urbanisation croissante.

Cyrus Cornut a ensuite présenté plusieurs reportages photographiques qui mettent en évidence l’extrême rapidité des modifications du paysage urbain : que ce soit dans de grandes métropoles asiatiques ou en banlieue parisienne. Dans ses photographies, les formes urbaines vertigineuses semblent enclaver l’humanité urbaine dans un monde minéral d’une manière inéluctable. Pourtant, au cœur de ces espaces, des habitations traditionnelles et des espaces résiduels de nature participent à une forme de résistance à l’artificialisation et les citadins s’en emparent comme espaces de loisirs ou d’agriculture urbaine. 

Les principales préoccupations énoncées par le public à la suite de ces présentations ont majoritairement porté sur l’urbanisation et la difficile mobilisation des citadins face à l’artificialisation des sols. La nécessaire implication du grand public au respect de la nature en ville et à la reconnaissance des bénéfices qu’elle apporte face au changement climatique ont été interrogés. Le public a fait part de la difficulté de s’emparer de ces problématiques au vue des dynamiques territoriales actuelles. La perte d’expérience de la nature malgré un besoin croissant a été évoquée par les deux intervenants. Julia Frotey, modératrice de ce débat, a, à ce propos, mis en évidence les similitudes et la cohérence des regards scientifiques et artistiques sur l’urbanisation, la nature et le changement climatique, leurs formes, temporalités et impacts sur l’humanité et ses sensibilités.

Article rédigé par : Marion Brun (TVES)